Pour la deuxième édition de l’Electro Bike, la commune d’Auron – St Etienne de Tinée, consciente du potentiel considérable du VTT à assistance électrique, a redoublé d’efforts et de dynamisme pour renforcer et pérenniser un événement pionnier en France.
Le résultat, aidé par une météo très favorable (malgré un violent orage de grêle le vendredi soir), est tel que l’on peut déjà qualifier cet événement de « grand cru » !
Un salon du VTTAE avec les dix plus grandes marques du secteur, une flotte imposante de vélos à tester durant 3 jours, y compris les modèles 2016, des randos électriques accompagnées par des moniteurs MCF, des compétitions (E-Bike serie, Mega Kid, Mega Daddy, Challenge Mega Family, montée impossible), l’ouverture des pistes permanentes, les initiations enfant, et bien sûr le sublime barbecue au sommet du Blainon (2112m) avec musique live et descente nocturne.
L’offre était simplement riche et exceptionnelle, et les nombreux visiteurs et participants pourront se dire qu’ils auront eu la chance d’en être !
« Assistance électrique »
D’abord qu’est-ce qui se cache derrière ce vocable « Vélo ou VTT à assistance électrique » ?
Beaucoup d’idées préconçues ou de méconnaissance sûrement, souvent balayées après un unique essai en condition.
La différence avec un cyclomoteur tient en deux principes incontournables :
- l’assistance au pédalage : Le principe de l’assistance est que le cycliste doit toujours pédaler pour se mouvoir, le moteur n’offrant qu’une quantité de puissance additionnée à celle des muscles, plus ou moins importante selon le mode choisi, et l’autonomie d’énergie souhaitée. Lorsque l’on s’arrête de pédaler, l’assistance s’interrompt.
le respect des normes françaises et européennes en matière de puissance et de vitesse :
- L’assistance doit se couper à 25 km/h, le vélo pouvant rouler plus vite sans assistance
- La puissance nominale du moteur doit être de 250 watts maximum
- Le respect de ces règles doit passer par une homologation du fabricant
Nous sommes bien en présence d’une « assistance » et non d’une « propulsion ». Le fait de sortir de ces normes fait basculer le vélo à l’état de « véhicule cyclomoteur », avec toutes les obligations relatives à ceux-ci sur les voies ouvertes de circulation.
Premier salon du VTTAE
Les marques pionnières tout comme les revendeurs locaux ne s’y sont pas trompés, c’est tout simplement le premier salon dédié au VTTAE, raison pour laquelle les 10 marques phare y étaient représentées avec force matériel, spécialistes et vélos à tester.
Une aubaine pour un public curieux ou déjà averti, car et comme dit plus haut, tester ces nouveaux vélos sur un parcours adapté change simplement le regard sur une pratique qui ouvre de grands horizons à tous ceux qui se sentaient limités dans l’exigence sportive des VTT, ou ceux qui recherchent simplement de nouvelles sensations de pilotage.
Tests et randos accompagnées
Ils étaient partout, aux alentours du site pour les plus timides, sur les routes ou les pistes de la station pour les curieux, et enfin sur les nombreuses pistes permanentes et autres sentiers du domaine pour les plus téméraires.
Si les moteurs restent invariablement silencieux, les commentaires fusent ! Il y a comme un émerveillement, à l’image d’un enfant qui trouverait son équilibre sans stabilisateurs pour la première fois.
Mais ce qu’il y a de plus marquant, c’est la population présente : il n’y a pas que les vététistes pratiquants et habitués, mais aussi des enfants de tous âges, beaucoup de femmes, et bien sûr des seniors, tout ceux qu’il est plus rare de voir pédaler à VTT traditionnel. Durant ce long week-end, il y avait de la réconciliation dans l’air !
Et la compétition
Quel que soit l’engin, l’esprit compétition n’est jamais loin. Pas de raison que cette catégorie y échappe, surtout sur un site aménagé à cet effet.
La deuxième manche des E-Bike Series avait donc lieu à cette occasion, sur une boucle variée et technique à faire six fois, pour l’ambiance et le plaisir des spectateurs présents.
Et comme pour contredire le cliché maintes fois répété « c’est du vélo pour les faignants », les meilleurs enduristes ou descendeurs y participent, conscients du fait qu’ils sont précurseurs, mais également que cette assistance permet un pilotage encore plus engagé, notamment dans le technique, tout en ajoutant une touche mécanique et technologique de mise au point et de gestion de l’énergie qui n’est pas pour déplaire à Nicolas Vouilloz, large vainqueur du jour sur un Lapierre Overvolt modèle 2016.
Il y en avait aussi pour ceux qui voulaient goûter au frisson des « Mass Starts » façon Mega, avec une Mega Kid pour les jeunes, et une Mega Daddy pour les parents, avec l’ouverture exceptionnelle du téléphérique de Las Donnas à cette occasion. Les familles qui avaient un représentant dans chacune d’elles pouvaient prétendre à un classement Mega Family. Et puis l’incontournable montée impossible, dont les derniers mètres du mur final aura résisté à tous les assauts.
Barbecue « top on the top »
Point d’orgue du week-end, le barbecue qui était proposé sur réservation au sommet du Blainon (2112m) restera un moment suspendu dans le temps, où la conjugaison du panorama, de la douceur exceptionnelle, du coucher de soleil, de la musique reggae en live et de la descente nocturne en VTT, aura laissé un souvenir marquant pour tous les participants.
En attendant la 3ème édition
Les élus d’Auron et de St Etienne de Tinée, encouragés par la métropole Nice Côte d’Azur et soutenus par ERDF, Culture Vélo, KissFM, et la station d’Auron ne s’y trompent pas : l’événement va prendre toute la place que mérite son potentiel important, à la fois au niveau des acteurs du VTT, fabricants, distributeurs, revendeurs, moniteurs, mais aussi celui des activités et loisirs nature car il permet une véritable complémentarité autour des domaines aménagés de remontées mécaniques, avec cette fois, un public bien plus large.
Le VTTAE est sorti de sa période de prototypage et de mise au point, le matériel se spécialise et se fiabilise, la production augmente, avec un élargissement des gammes et des prix. Il deviendra vite incontournable dans la pratique du vélo de montagne.
Il s’agira enfin de rester vigilants, d’une part sur le strict respect des normes en vigueur (un vélo doit rester un vélo), mais aussi sur l’information et la pédagogie vis-à-vis de tous les nouveaux arrivants qui devront apprendre à respecter le sentier, les zones sensibles et sur-fréquentées, tout comme les autres pratiquants, essentiellement randonneurs pédestres, à qui on doit toujours céder le passage.
Merci au personnel de la station d’Auron, aux exposants, aux moniteurs MCF, au restaurant Au Refuge et à tous les bénévoles qui sont les acteurs de cette réussite, et on vous dit à l’année prochaine !
Texte & photos © Pierre Jahan – UCC
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