Jackson et Rose Green sont un couple de néo-zélandais, ils nous ont demandé s’il était possible de participer à la Méga de l’Alpe d’Huez en tandem!
Nous leur avons donc répondu que nous pouvions bien entendu les “autoriser” à participer, mais que pour l’aspect “possible”, il fallait qu’ils se débrouillent! 😉
Nous les avons interviewés pour vous :
Un vélo pour deux au départ du Pic Blanc
Si, en 2017, les deux riders Loisibike ont terminé la Méga de la Réunion en tandem électrique (sans selle arrière), aucun binôme n’a encore participé à celle de l’Alpe!
Qui êtes vous, et pourquoi cette passion du tandem?
Nous sommes Jackson et Rose Green, pionners du tandem VTT ! Nous vivons à Christchurch, en Nouvelle Zélande. Pourquoi le tandem? Ça a débuté en 2005 lorsque Rose a voulu prendre part à une célèbre course sur route autour du Lac Taupo, au centre de l’île du Nord. Comme elle ne voulait pas vraiment pédaler ces grandes distances toute seule, elle m’a suggéré de le faire en tandem.
On a emprunté un vieux tandem et on s’est éclatés sur cette course ! On a adoré cet esprit d’équipe et le fait d’être capables de rouler ensemble sans que l’un ralentisse l’autre ou se force au delà de ses limites pour suivre.
Comme nous sommes des vététistes dans l’âme, il était naturel d’évoluer vers l’option tout-terrain du tandem!
On a cherché un tandem VTT pendant des lustres, et on a dû au début se contenter d’un vieux tandem de voyage qui rentrait dans nos budgets d’étudiants.
On l’a amélioré en rajoutant une fourche et on l’a bricolé avec un pro pour que le cadre accepte de plus gros pneus. Ensuite il a roulé sur de nombreuses courses partout sur l’île du Nord !
Après quelques années, notre niveau s’étant considérablement amélioré, il nous fallait un vélo plus adapté ! En 2009, au Single Speed World Championships Of New Zealand, on s’est fait très peur sur un saut et Rose a faillit se blesser gravement. Comme on ne pouvait pas s’offrir un tandem haut-de-gamme, on a investi dans un poste à souder, et on s’est mis au boulot !
On en est à notre troisième tandem fait-maison! Avec à chaque fois du débattement supplémentaire, puisqu’aujourd’hui nous avons 200mm !
On adore toujours autant notre travail d’équipe, et le fait de rouler ensemble. Il y a beaucoup de couples qui font du VTT ensemble, mais peu je pense qui soient autant en osmose que nous. Nous aimons participer aux courses, mais sans pression ni esprit de compétition. Quand on arrive dans les derniers tout le monde nous dit “c’est trop cool, ils ont fini en tandem!” et quand on fait des résultats corrects les gens sont encore plus impressionnés! C’est un sentiment exceptionnel.
On roule encore en VTT classique, mais quand on fait des courses c’est essentiellement en tandem.
Avez vous déjà participé à la Méga, en VTT classique?
Nous n’avons jamais fait “LA” Mégavalanche, mais on s’est testé sur plusieurs formats similaires en NZ, la plus récente à Cardrona en janvier 2018.
Pourquoi vouloir faire la Méga en Tandem?
La Méga est tellement une icône pour tous les vététistes ! Je pense que c’est certainement l’événement VTT le plus connu au monde, après les Coupes du Monde. Donc bien sûr on voulait la courir ! Et comme on a la chance de pouvoir venir en France aux bonnes dates, on n’allait pas rater ça!
Qui est à l’avant, qui est à l’arrière?
Jackson est généralement le capitaine (devant), et Rose à l’arrière. On échange parfois sur des singles faciles ou sur route, mais dès que c’est technique il est plus facile d’avoir la personne la plus lourde, grande et forte devant. Le poids à l’arrière influe énormément sur la manière dont le vélo bouge. La personne assise derrière peut diriger le tandem de la même manière que l’on dirige son vélo sans les mains. Un bon pilote à l’arrière, comme Rose, peut déplacer son poids pour aider le capitaine 95% du temps, mais comme elle ne voit pas où on va, elle peut se tromper! 😉
Qu’est ce qui est le plus difficile en tandem sur des sentiers?
Le plus dur c’est les sauts à petites vitesses, car on tape souvent le pédalier. Sans assez de vitesse, on ne peut concrètement pas passer certains sauts.
Les gens pensent souvent que les épingles et virages serrés sont les parties à problème mais ça va plutôt bien, surtout en descente. Quand on a assez de vitesse on fait déraper l’arrière. Tant que c’est pentu, on peut passer presque tous les virages que vous passeriez en VTT normal avec les deux roues au sol. On perd un peu de vitesse dans les épingles mais ça passe toujours plus vite que de descendre et pousser !
Comment allez vous aborder le Mass-Start sur le glacier?
Comparés aux autres pilotes en VTT classique, on est un peu désavantagés dans un Mass-Start. On ne peut pas accélérer autant, et comme on est plus gros on peut moins se glisser dans les petits espaces libres et on se bouscule… Mais une fois que les choses se sont calmées, on rattrape ceux qui roulent moins vite que nous, et on doit les redoubler, c’est plutôt marrant !
En revanche, on risque d’avoir quelques problèmes avec le glacier… On n’a encore jamais roulé en tandem sur la neige… On s’en sort généralement pas trop mal quand c’est très sec et poussiéreux, quand ça glisse avec un vélo normal. Mais dès que c’est boueux, on commence à avoir des problèmes que l’on n’aurait pas sur nos vtt. Mais peut être que l’on s’enfoncera d’avantage dans la neige, et qu’on pilotera comme avec un gouvernail ? On verra ! 😉
Vous vous sentez comment face à ce challenge?
On est tous les deux très excités ! On n’a jamais couru en tandem hors Nouvelle Zélande avant cela. Ca va être génial de le faire découvrir à tout le monde ! Avant de venir à la Méga nous rendons visite à d’autres personnes qui roulent en DH sur leur tandem en Andorre. Apparemment ils roulent comme nous, donc ça sera génial d’échanger nos histoires et d’apprendre l’un de l’autre !
Merci beaucoup à UCC de nous autoriser sur cette course ! C’est génial lorsque les organisateurs de courses ont l’esprit ouvert et comprennent le fun qu’apporte un tandem !
© Jay French / Theperfectline / Derek Morrison / James Allan / Rose Green / Cyril Charpin