La petite sœur d’une Légende

Pour célébrer la naissance d’une compétition d’exception, il fallait tous les ingrédients réunis par la volonté du destin ce dimanche 1er octobre 2017 pour la Transv West :

Un parcours de 100km sur une sélection de sentiers et de pistes qui allaient transporter d’enthousiasme les 300 participants, une organisation millimétrée qui a fédéré près de deux cents volontaires avec le soutien de tous les corps d’Etat en charge de la règlementation environnementale, des communes traversées et des associations de chasse, une participation High Tech avec des pointures internationales de la discipline, et même celle de Amaël Moinard qui allait tirer de ses neuf heures de course et d’une 103ème position une grande satisfaction de cette expérience tout terrain.

De la brume à la plage

C’est juste avant le lever du jour que le départ de la Transv West était donné depuis la Réserve Naturelle des Monts d’Azur à Thorenc. A 7h du matin, ceux qui allaient être les premiers acteurs de cette superproduction VTT s’élançaient à la lueur de leur lampe frontale à l’assaut de ce parcours d’exception. Sensation inoubliable que le déploiement de ces centaines de riders sur toute la largeur de la plaine de Thorenc avant de faire danser leur loupiote au cœur de la forêt pour la première ascension vers le Castellaras, site appartenant à la légende des Templiers.

Après trois quart d’heure de cheminement dans les sous-bois dont le brouillard ambiant ajoutait une note lugubre, un groupe de tête constitué des 9 principaux favoris débouchait sur la première descente piégeuse de Font Freye. Sachant l’atout de rester en groupe pour aborder la plaine de Caille, le rythme adopté par ce peloton de meneur était incroyablement soutenu avant la plus grosse ascension de la course, le Col de Cornille et les Crêtes de l’Audibergue.

 

Alexis Chenevier, le spécialiste de cette formule extrême de course avec ses cinq victoires sur la Transvésubienne tenait la tête mais quatre de ses poursuivants se tenaient dans la minute qui suivait (Julien Trarieux, Alexis Paris, Maxime Folco et Julien Absalon). En chasse se tenaient à un peu plus de 2mn ceux qui pouvaient aussi prétendre aux places d’honneur et qui se préparaient à de nouveaux assauts : Sonke Wegner, Antoine Macagno, Guillaume Philippe…

Les Crêtes dans la brume

Après avoir eu la sensation de se trouver entre le ciel et la terre sur la portion qui constitue un morceau de bravoure des Crêtes de l’Audibergue, dominant toutes les baies de Saint Tropez à Cannes, c’était un tout autre secteur, hyper technique, qui attendait les coureurs pour dévaler quasiment 800m de dénivelé jusqu’au vallon de Nans.

Les risques techniques et physiques bien présents

Malgré toutes les péripéties qui jalonnent un tel parcours, l’ensemble des concurrents effectuaient cette première partie de la course dans de bonnes conditions. Seule Pauline Ferrand Prévot était retardée par une grosse chute dans une portion très chaotique et repartait de plus belle, et quelques candidats aux belles places étaient victimes de crevaison comme Arnaud Colomies qui prendra tout de même la onzième place.

150 concurrents au départ de Saint Vallier pour la “TRANS50”

Au deuxième ravitaillement à Saint Vallier, la grande Transv 100km rejoignait le parcours de la TRANS50 dont les 150 concurrents prenaient le départ à 10h, une fois les 50 meilleurs de la « Grande » passés.

E-Bike Serie by Loisibike: bonne gestion de la batterie obligé !

Si les positions en tête avaient quelque peu changé, rien n’était joué entre les dix meneurs du début. C’est à cet endroit également que les participants à l’E-Bike Serie by Loisibike étaient autorisés à changer de batterie. Kenny Müller, qui domine depuis le début de la saison ce championnat réservé aux VTTAE s’est montré très à l’aise alors qu’un néo-spécialiste de la Transv, Olivier Langenac, reconverti comme beaucoup d’autres au vélo à assistance électrique l’avait en ligne de mire, suivi du très régulier Master VAE Patrick Beghelli. C’est d’ailleurs dans cet ordre et devant 23 autres adeptes de cette nouvelle pratique cycliste qu’ils arriveront sur la plage. A noter qu’une petite erreur d’appréciation vaut à Nadine Sapin de ne pas figurer sur les trois premières marches du podium.

Sur ce parcours aux milles surfaces et aux configurations particulièrement éclectiques, le secteur qui suivait était on ne peut plus joueur sur des faux-plats descendants présentant un sentier en serpentins digne d’un véritable slalom.

Il ne manquait rien en matière de sensations fortes, preuve en était le passage particulièrement impressionnant à travers une forêt récemment brûlée dont le frôlement des troncs calcinés marquait d’un noir de suie les participants.

Un parcours ponctué par les ravitaillements

Après la « descente des sorcières », la course s’apaisait un temps au bord du canal de la Siagne qui amenait au troisième et crucial ravitaillement au niveau du Tignet. On ne changeait presque rien à l’ordre des athlètes en tête de course, en revanche, soit par stratégie ou parce que les organismes commençaient à être très sollicités, des écarts étaient déjà plus marqués à ce niveau avancé de la course. Julien Trarieux donnait le sentiment d’être particulièrement à l’aise, devançant de presque 3mn le duo des deux Alexis, Paris et Chenevier et Maxime Folco. On retrouvait Julien Absalon en chasse à 2mn, tandis que l’écart de creusait avec l’autre groupe des meilleurs avec Patrick Lüthi à 9mn d’Absalon.

Un final grandiose

La course entamait sont dernier quart, toujours sur des passages que l’on garde en mémoire, notamment la descente dans les gorges de la Siagne et sa traversée digne d’une carte postale. Venait ensuite une traversée sur les parties arrides surplombant le lac de Saint Cassien, et un cheminement original tout à fait à la hauteur technique attendue sur une Transv longeant l’autoroute A8 avant d’aborder la dernière difficulté dans l’un des plus grandioses des panoramas, faits de forêts de pins et de roches rouges s’ouvrant sur la baie de Cannes et les îles de Lérins.

Côtés Dames

Malgré qu’elle mène la catégorie féminine avec près de 50mn d’avance, Pauline Ferrand Prevot abandonnera à quelques kilomètres de l’arrivée, éprouvée qu’elle était de sa chute du matin et gardant toutes les chances de figurer au meilleur niveau le weekend prochain au Roc d’Azur, laissant le champs libre à Mathilde Sahuguet qui avait fait parlé d’elle à la Transvésubienne 50 qui allait franchir main dans la main la ligne d’arrivée sur la plage avec Aurélie Grosse. Pour compléter le podium il a fallu patienter près de 2h pour offrir à Muriel Lantus sa médaille de bronze bien méritée pour une première participation.

 

Julien Trarieux vainqueur

Quand Julien Trarieux basculait dans l’hyper technique sentier baptisé la « Grundig » pour avoir été le théatre, en 1988, de la première Coupe du Monte de VTT, il pouvait commencer à ne plus douter de sa victoire, puisqu’il avait creusé un écart de 4mn avec Alexis Paris qui allait coiffer « Monsieur Transv » Alexis Chenevier en prenant la deuxième place. Deux petites minutes séparaient le quintuples vainqueur de la Transvésubienne de Maxime Folco au pied du podium, qui pouvait tout de même jubiler car il devançait le champion Olympique Julien Absalon qui s’était battu jusqu’au bout et pour l’honneur puisque ce n’est pas son format de course.

Kenny Muller confirme sa victoire au général E-Bike Serie by Loisibike 2017

Podium TRANS50

Chez les amateurs, qui participaient à la TRANS50, véritable antichambre de la Transv West, c’est Valentin Erbs qui devance Julien Gaulandeau et Soeren Dessenante.
Chez les Dames, c’est Caterina Rosachino qui devance la cannoise multiple championne du Monde de Descente Master Marilyn Bisson qui n’en espérait pas tant, devant Maelle Poncet.
Dans la catégorie VTTAE TRANS50, c’est Christophe Graille qui devance Tony Cascino et Michel Bernard. Ils étaient 23 au départ.

A noter également la performance de l’équipage fétiche de la Transv : Pierre Gibeaud et son « doux dingue » équipier qui boucle, avec leur tandem, les 100km en 10h47 à la 176° place !

Tous les résultats

Une arrivée au top, les pieds dans l’eau !

Cette première édition de la Transv West se concluait sur la plage du Suveret à Théoule sur Mer, en dégustant un délicieux Pan Bagnat préparé avec soin par le Traiteur du Sport et une bière de la Brasserie du Comté, le tout les pieds dans l’eau !

 

Les conversations relatant les péripéties de chacun allaient bon-train. Nulle doute qu’à l’instar de sa grande sœur, la Transvésubienne, ces impressions de course essaimées çà et là par ces quelques 300 ambassadeurs feront de la Transv West un nouveau rendez-vous incontournable de tous les adeptes du plus pur esprit VTT.

 

 

Plus d’infos et classement sur www.ucc-sportevent.com