Pour son 30ème anniversaire, la Transvésubienne et son demi-millier de riders auront été à la hauteur de la légende qui fait de ce périple depuis les contreforts du Massif du Mercantour jusqu’à la Baie des Anges LA course d’exception.
Pour marquer cet anniversaire, les traceurs s’étaient inspirés du tracé originel de 1988 en lui saupoudrant, évolution oblige, un zeste de variantes augmentant de plus de 30% la dimension de l’effort physique et technique, avec une arrivée finale directement dans la mer après avoir parcouru toute la ville de Nice sur les rives du fleuve qui la traverse. Il est de notoriété internationale que les candidats participant à la Transvésubienne qui parviennent à franchir la ligne d’arrivée appartiennent à une caste de riders dotés de toutes les qualités mentales et physiques qui font l’éthique de la discipline VTT.
Des conditions extrêmes
Tout était en place pour fêter ces trois décennies de défis, de performances et d’évolutions, cependant comme l’on place souvent son destin au bon vouloir des dieux lorsqu’on se lance dans l’aventure, les cieux ont décidé eux aussi de participer à leur manière en déversant d’énormes volumes de neige obligeant à franchir plusieurs centaines de mètres encore enneigés, et surtout en convoquant une série d’orages qui allaient glacer les mains et durcir les articulations en même temps qu’imposer encore plus de sens de l’équilibre et de la trajectoire pour franchir les dizaines de kilomètres de sentiers particulièrement exigeants et périlleux sillonnant les vallées des Alpes-Maritimes.
Un tunnel capricieux
Ce parcours mythique, reliant la montagne à la mer dans un esprit 100% VTT propre à la Transvésubienne a malheureusement dû être amputé de son inédite traversée finale de Nice via le tunnel du Paillon en début d’après-midi. En effet, pour des raisons de sécurité la course a été neutralisée au niveau de Saint André suite à la brusque montée des eaux. Seuls les quelques cinquante pilotes de tête ont rejoint la plage par lit du Paillon, les suivants ont dû emprunter la route hors-chrono.
Chenevier Roi des Braves
Le Roi voire l’Empereur de la Transvésubienne reste et selon les observateurs restera Alexis Chenevier (Rocky Mountain Mavic), vainqueur pour la 6ème fois avec une aisance qui force le respect. A sa capacité physique d’exception s’ajoute une faculté quasi surnaturelle d’analyser ses trajectoires, harmonisant avec agilité tous les franchissements notamment dans des passages où même un rider chevronné aurait tendance à temporiser. Dans cet exercice proche de la perfection, Alexis met en exergue que le geste et l’intelligence prennent le pas sur la seule force physique dans le même esprit que les arts martiaux.
Un podium international
Le Suédois Gustav Larsson qui franchit la ligne 8 minutes après le pilote Rocky Mountain démontre encore que les scandinaves sont particulièrement à l’aise avec les exigences qu’impose la Transvésubienne, puisqu’avec le Finlandais Henri Ojala (Team EVOC) qui termine encore 4ème et son compatriote Simo Sohkanen qui prend la 6ème place, ils placent cette région d’Europe au tableau d’honneur des podiums de cette course d’exception. Autre nation toujours bien représentée parmi les meilleurs, la Suisse avec notamment le multiple Champion du Monde Christoph Sauser (SPECIALIZED) auquel le destin volera pour la 3ème fois une victoire envisageable, il franchira la ligne en 7ème position après avoir encore subi 3 crevaisons.
Les azuréens en présence
Consécration de l’azuréen Maxime Folco après sa belle 4ème place à la Transv West en octobre dernier, il monte enfin sur la 3ème place du podium au terme d’un beau face à face avec le coureur Suédois, et après avoir résisté aux assauts de son poursuivant qui termine à 3 minutes de lui.
Une noble 5ème place pour Plantet
En 5ème position, la confirmation que le temps n’entrave pas la performance, avec Pierre-Geoffroy Plantet, vainqueur de la Transv’ 2007, dont les activités professionnelles l’avaient éloigné de la haute compétition et qui revient au premier plan grâce aux qualités auxquelles ont recours les performers sur la Trans.
A noter le tir groupé des trois français Nicolas Cambus (à 1 minute de Christoph Sauser après plus de 6h15 de course), Rémy Thelier et Antoine Macagno. Frédéric Gombert, Champion de France de Marathon ne démérite pas avec sa 14ème place pour sa première participation. Les jeunes azuréens Mickael Fanget, Florian Seguin et Loïc Fabre se positionnent pour l’avenir avec leurs 12ème, 16ème et 17ème places respectives.
Les Dames parmi les Braves
Elles étaient moins de 10 à s’aligner ce dimanche pour la catégorie féminine, ce qui n’enlève rien à la performance de la représentante du Plat Pays, Evelien Hofmans, qui prouve s’il était besoin que la Transvésubienne n’est pas qu’une affaire alpine, devant la Hollandaise Laura Turpijn, et l’Antiboise Mathilde Sahuget, qui termine avec courage 7 minutes devant une autre française Juliette Courtigne.
Côté Electriques
En catégorie E-Bike (VAE), le suisse Florian Golay, vainqueur du prologue et qui avait une légitime ambition de victoire n’a pas pu inquiéter le duo Kenny Muller-Jérôme Gilloux pour cause d’incident mécanique. Les deux sociétaires du Team La Roue Libre se sont livrés à un véritable mano a mano, dont Gilloux sortira grand vainqueur avec 4 minutes d’avance. Nadine Sapin, la plus populaire des rideuses azuréennes, remporte la catégorie féminine en E-Bike après avoir glané nombre de victoires et de podiums en musculaire.
30 ans de course, 30 ans d’histoire
Cette Transv’ anniversaire était aussi l’occasion pour certains de marquer leur attachement à l’histoire du VTT, c’est ainsi que quelques anciens performers avaient choisi de se lancer une fois encore dans l’aventure, avec la bénédiction du célèbre Bernard Bon qui pour fêter ses 70 printemps, avait participé la veille au prologue avec son VTT vintage.
Mention spéciale également à Florent Gastaldi qui a joué pleinement le jeu en effectuant limite mis-hors-temps mais jusqu’au bout la Transvésubienne avec son MBK rigide de 1993 et ses pédales à cales-pieds à sangles, portant sur le dos un maillot d’époque du 7SPORTONIC.
Une TRANS50 réussie au départ de Levens
La Trans50 qui figure l’anti-chambre des riders qui prétendront au grand parcours l’année suivante est remportée par Christophe Servat chez les hommes, Julia Cattoen chez les filles, et Grégory Guarino en E-Bike. Vu les conditions climatiques, même eux n’ont pas démérité !
Rendez vous est pris pour 2019 !
Après avoir bravé les éléments et la tempête, les esprits sont en marche pour partir de plus belle vers une nouvelle décennie, en promettant que les prochaines éditions se rapprocheront de la fin du printemps et qu’elles accueilleront de plus en plus de riders issus des quatre coins du monde pour célébrer et affirmer ce qu’il y a de plus addictif dans la discipline VTT.
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